Ne pas avoir de complémentaire santé : un choix possible, mais risqué
Tous les étudiants sont inscrits au régime général de l’assurance maladie et donc couverts par la Sécurité sociale. Pour leurs dépenses de frais de santé, le complément des remboursements est assuré par la mutuelle, à laquelle ils versent une cotisation mensuelle. Ces complémentaires santé n’ont rien d’obligatoire. Mais ne pas souscrire de contrat, est-ce vraiment faire des économies ?
Se décider en connaissance de cause : à quoi servent les mutuelles ?
Lorsque vous consultez votre médecin généraliste, il vous en coûte 26,50€ (25€ en téléconsultation). La Sécurité sociale vous rembourse 70% de cette dépense (17,5€ ou 16,55€). Et c’est donc à votre mutuelle de payer le reste, appelé ticket modérateur, hormis une participation forfaitaire obligatoire de 2€, de votre poche.
Votre médecin vous prescrit des médicaments. Là encore, l’Assurance maladie n’en rembourse qu’une partie. Et c’est plus compliqué, parce que le taux de remboursement varie selon le « Service médical rendu » (SMR), évalué par la Haute autorité de santé (et revu régulièrement) En dehors d’une franchise de 0,50€ à votre charge, plafonnée à 50€ par an, la complémentaire santé prend en charge le reste – ou une partie de ce reste, selon votre contrat.
Il en va ainsi de tous les actes de santé et frais médicaux, que vous ayez besoin d’un détartrage chez le dentiste, de nouvelles lunettes ou de consulter un spécialiste, ou encore en cas d’hospitalisation. L’Assurance maladie publie d’ailleurs un tableau récapitulatif des taux de remboursement.
Notons des exceptions à cette règle :
- Les dépenses remboursées à 100% par l’Assurance maladie, maladies chroniques et affections longues durées
- Les actes de dépistage gratuits comme la mammographie ou certaines campagnes de vaccination
- Les dépenses de santé non remboursées comme les médecines douces ou la consultation chez un psychologue
- Les dépassements d’honoraires des médecins, le plus souvent des spécialistes, qui ne sont pas remboursés
Partant de là et du principe que vous êtes en pleine forme, est-il vraiment intéressant de souscrire à une complémentaire santé étudiante ?
Régler soi-même si les dépenses de santé sont limitées
Il est estimé que 5% des Français ont fait ce choix : payer soi-même et ne pas être couvert par une complémentaire santé, plus ou moins chère, parfois gratuite dans le cadre de la Complémentaire santé solidaire (CSS). Cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas couverts par la Sécurité sociale, mais qu’ils payent eux-mêmes ce qui n’est pas remboursé.
Toutes les mutuelles ne proposent pas le même niveau de garantie. Si bien qu’une complémentaire santé peut vous coûter de 10 à plus de 40€ par mois – n’hésitez pas à comparer les offres. Les tarifs des mutuelles étudiantes sont généralement compétitifs, dès lors que vous avez aussi la possibilité de rester rattaché à la complémentaire santé de vos parents jusqu’à un certain âge, qui varie selon leur assureur (21 à 26 ans), et contre l’envoi annuel d’un certificat de scolarité. Vous devez pour cela être célibataire et non salarié. A contrario, une mutuelle étudiante vous permet d’être indépendant et d’adapter les garanties à vos besoins.
C’est le moment de sortir sa calculette pour évaluer ses frais de santé vs le coût d’une mutuelle. Combien de fois par an vous rendez-vous chez le médecin ? Avez-vous des problèmes de vue ou de dentition ? Une alimentation saine et une activité physique régulière ? Il est en effet possible qu’au final, une mutuelle vous coûte plus cher que vos dépenses de santé habituelles. En revanche, il existe malheureusement des cas plus graves exceptionnels tels qu’une hospitalisation ou une opération. Grâce à votre complémentaire santé, vous serez davantage remboursé des frais de santé occasionnés.
Sans complémentaire santé, gare au pépin !
Payer 5€ une boîte de médicament ou 9.95€ une consultation médicale, passe encore. Mais même en pleine santé, nul n’est à l’abri d’un accident. Et dans ce cas, gare à la facture, surtout en cas de séjour à l’hôpital !
Les frais d’hospitalisation s’élèvent en moyenne à 1370€ par jour dans un service de médecine, 1700€ dans un service de chirurgie, plus de 3000€ en soins intensifs. Hors prestations comme une chambre individuelle, 80% de ces frais sont pris en charge par l’assurance maladie. Il en reste toujours 20% (le ticket modérateur) ! Soit respectivement 274€, 340€ et 600€ par jour à sortir de votre poche faute de complémentaire santé. Et il est inutile de chercher une astuce, comme adhérer à une mutuelle à la dernière minute : il existe un délai de carence, le plus court d’un mois, durant lequel certains soins ne sont pas remboursés.
Une possibilité - il y en a toujours - consiste à se contenter d’un contrat avec un simple forfait hospitalisation. Mais là encore, il convient d’en vérifier le coût par rapport à d’autres contrats offrant des garanties plus complètes.
Ne rangez pas la calculette !