La SMERRA publie aujourd’hui son enquête bisannuelle de référence, en partenariat avec emeVia et l’Institut CSA, sur la santé des étudiants en France. Le volet accès aux soins de cette 9ème édition révèle une augmentation importante du renoncement aux soins des étudiants, et plus particulièrement une baisse du recours au médecin traitant, de la consultation gynécologique.
Un renoncement aux soins toujours trop important
14,6% des étudiants déclarent avoir renoncé à des soins pour des raisons financières au cours des derniers mois (ils sont 15,6% au niveau national).
L’écart s’est aggravé un peu depuis 2013 (18% des étudiants déclaraient avoir renoncé aux soins pour des raisons financières), ce taux de renoncement aux soins est encore trop important.
Une aggravation des difficultés d’accès aux consultations médicales
Au cours des 12 derniers, seuls 80,2 % des étudiants ont consulté un professionnel de santé (72,2% au niveau national). Les difficultés d’accès à un professionnel de santé s’accentuent.
Concernant les consultations pour un examen gynécologique, seules 41,7% des étudiantes y ont eu au moins recours (contre 44,88% au niveau national), soit moins qu’en 2013 (48,9%).
On peut néanmoins voir que les étudiants sont relativement passifs face à la maladie puisque 56,1% attendent que cela passe.
Certains étudiants sont cependant actifs :
- 49% consultent un médecin traitant,
- 50,5% font de l’automédication.
Des difficultés financières qui s’aggravent
48,9% des étudiants en 2015 déclarent ressentir des difficultés financières, contre 49% en 2013 (51,5% au niveau national).
Ces difficultés sont surtout occasionnelles pour 21,9% des étudiants. Mais ils sont tout de même 11,5% à ressentir des difficultés financières régulièrement (contre 14% au niveau national).
On peut également noter qu’entre 2013 et 2015, le nombre d’étudiants boursiers a augmenté, passant de 41,9% à 47,3%.
Des étudiants en bonne santé, mais…
Les étudiants, dans leur grande majorité se déclarent en bonne santé. Cependant, des éléments sur les comportements face à la maladie ainsi que sur le renoncement aux soins montrent que des efforts restent à faire sur l’accès aux soins des étudiants.
Dans son dernier bulletin d’information, l’Observatoire de la Vie Etudiante précise que « les étudiants sont un peu plus nombreux à se percevoir en bonne santé par rapport à la population âgée de 15 ans et plus au sein de laquelle 69% se déclarent en bonne ou très bonne santé ». Cette différence résulte des avantages dont bénéficie la sous-population étudiante du fait de ses caractéristiques dont « son accès privilégié à l’information ». Le régime étudiant est donc un facteur d’amélioration de l’accès aux soins.