La SMERRA publie aujourd’hui son enquête bisannuelle de référence, en partenariat avec emeVia et l’Institut CSA, sur la santé des étudiants en France. Le volet de cette 9ème édition consacré à la contraception et à la sexualité met en évidence le lien entre produits psychoactifs et sexualité.
Libéralisation de la sexualité en même temps qu’une augmentation de produits psychoactifs
L’âge du premier rapport sexuel reste stable dans le temps et se situe autour de 17 ans. L’activité sexuelle des étudiants est fortement liée au lieu d’habitation. L’enquête montre que parmi les étudiants ayant déjà eu un rapport sexuel :
Vie sexuelle et lieu d’habitation
- 81% vivent dans un logement individuel ;
- 66% vivent au domicile parental ;
- Et 65% vivent en résidence universitaire/CROUS.
L’âge moyen d’entrée dans la sexualité dépend également du lieu de vie des étudiants :
- 16,9 ans pour les étudiants qui habitent au domicile parental ;
- 17 ans pour les étudiants qui habitent en logement individuel ;
- 17,4 ans pour les étudiants qui habitent en logement CROUS.
Vie sexuelle et consommation de produits psychoactifs
Eléments plus marquants, la consommation de produits psychoactifs est fortement liée à la sexualité des étudiants :
- 85% des étudiants buveurs excessifs ont déjà eu des rapports sexuels (contre 49% des étudiants non buveurs). Chez ces consommateurs excessifs, l’alcool peut entraîner des effets délétères sur la sexualité (altération du désir, baisse de l’excitation, agressions sexuelles…) (1).
- 93% des étudiants fumeurs quotidiens de tabac ont déjà eu des rapports sexuels (contre 62% des étudiants non-fumeurs) ;
- 95% des étudiants consommateurs quasi quotidiens de cannabis ont déjà eu des rapports sexuels (contre 63% des étudiants non consommateurs). Une consommation quasi quotidienne de cannabis est déjà problématique. Or, des enquêtes montrent que le cannabis interagit avec les hormones sexuelles en diminuant, à long terme, les fonctions sexuelles (2).
L’activité sexuelle étudiante est fortement liée à la consommation de produits psychoactifs. On note des écarts très importants entre des profils de buveurs excessifs et de non buveurs ; entre des consommateurs de tabac et les non consommateurs et les consommateurs quotidiens de cannabis et les non consommateurs.
Cependant, ces consommations de produits psychoactifs en grande quantité peuvent mener, à long terme, à des troubles des fonctions sexuelles.
L’isolement dégrade l’accès à la contraception
L’enquête montre que 26% des étudiants qui n’ont personne à qui se confier en cas de problème sont aussi plus nombreux à ne pas utiliser de contraceptif systématiquement lors d’un rapport sexuel.
L’utilisation de contraceptif est également dépendante de la consommation de produits psychoactifs. 20% des étudiants n’utilisent jamais de moyen contraceptif. Ce taux s’élève à :
- 27% chez les étudiants buveurs excessifs ;
- 27% chez les fumeurs quotidiens de tabac,
- 29% chez les consommateurs quasi quotidiens de cannabis.
Trop peu de recours aux centres de dépistage anonyme et gratuit
35% des étudiants déclarent avoir eu recours au dépistage du VIH/sida, 25% à un test de dépistage de l’hépatite B (18,8% en 2013), 20% à un test des infections sexuellement transmissibles (13,8% en 2013) et 19% à un test de dépistage de l’hépatite C (14,5% en 2013).
Malgré l’existence de centres de dépistage anonyme et gratuit, 58% des étudiants réalisent leurs tests de dépistage dans des laboratoires. Seuls 40% d’entre eux se rendent en centre anonyme et gratuit.
http://www.collegedrinkingprevention.gov/media/journal/118-abbey.pdf
http://www.stop-cannabis.ch/les-effets-du-cannabis/les-effets-sur-la-fonction-sexuelle