Tout comprendre sur l’année de césure étudiant, et bien la préparer
Découvrir le monde de l’entreprise… ou le monde tout court, se mettre au service d’une association et même lancer sa société sous le statut d’étudiant-entrepreneur : l’année de césure est l’occasion, pour tous les étudiants, de s’ouvrir à de nouvelles perspectives. Il ne s’agit pas d’un congé sabbatique, l’année de césure est un dispositif encadré par le Code de l’Éducation. On vous explique.
Une période de césure, c’est quoi précisément ?
La césure se déroule souvent une année universitaire, elle peut aussi se limiter à un trimestre. Elle se définit comme « une période pendant laquelle unétudiant) demande à suspendre sa formation d’enseignement supérieur pour acquérir une expérience professionnelle ou personnelle », selon le site ServicePublic. Précisons, en France ou à l’étranger.
Première remarque, la période de césure n’est pas automatique – ne comptez pas la déclencher en septembre parce que vous avez envie de poursuivre votre voyage en Australie, en Asie ou au Canada. Elle doit en effet faire l’objet d’une demande en bonne et due forme et être approuvée par l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel vous étudiez. Et tous ne l’acceptent pas ! En revanche, la césure ne peut pas être obligatoirement intégrée dans votre cursus, même sous forme de stage.
Un accord doit être signé entre l’établissement et l’étudiant, qui précise notamment l’accompagnement pédagogique durant la période de césure, la validation de cette période – et oui, une césure peut vous faire gagner des ECTS ! – et les modalités de réintégration au sein de la formation.
Quid des néo-bacheliers ? Pour ceux qui ont décroché leur bac mais ne souhaitent pas immédiatement fréquenter les amphis, la césure est possible. Mais encore une fois, il faut s’y prendre à l’avance. En effet, la demande de césure se fait via Parcoursup, au moment de l’inscription et en même temps que les vœux. Charge à l’établissement choisi au bout du parcours de la prendre en compte.
Une période de césure, pour quoi faire ?
Un projet accompagne systématiquement une période de césure. Ainsi, les étudiants peuvent-ils profiter de ce temps pour :
S’engager : bénévolat associatif, , service civique, volontariat de solidarité internationale, volontariat dans le Corps européen de solidarité, engagement de sapeur-pompier volontaire…
Travailler : obtenir un emploi, faire un stage, développer son entreprise sous le statut d’étudiant entrepreneur, partir en volontariat de solidarité international en entreprise ou en administration …
Étudier : suivre une formation dans un domaine autre que celui de son cursus initial.
Un voyage culturel ou linguistique peut encore motiver six ou neuf mois de césure, à condition, une fois encore, que le projet soit bien ficelé. La lettre de motivation qui l’explique compte pour beaucoup dans la décision de l’établissement d’attache d’accepter, ou non cette suspension d’études.
Quel statut pour un étudiant en année de césure ?
Car c’est bien de suspension dont il est ici question, avec la clé la reprise de son cursus à son retour. Pour cette raison, bon nombre d’établissements préfèrent des projets couvrant une année universitaire entière.
Un ou une étudiant(e) en période de césure reste donc… étudiant(e). Cela signifie concrètement que l’on conserve sa carte d’étudiant et les avantages liés, tout en restant rattaché à son université, école ou institut d’origine. Il est donc possible d’avoir deux cartes d’étudiants en cas de suivi d’une autre formation ! En contrepartie, les droits de scolarité restent dus à l’établissement qui accordé la césure, mais avec un taux réduit.
Prestations sociales
Concrètement cela signifie aussi que les prestations sociales étudiantes comme les aides au logement sont maintenues durant la césure. Attention, l’affaire peut-être plus délicate pour les étudiants boursiers : leur bourse est maintenue automatiquement si le projet de césure consiste à suivre une autre formation, sur décision des services dédiés de l’établissement d’origine et/ou du CROUS dans le cas contraire. Mieux vaut donc, soit profiter de cette période pour étudier, soit défendre un projet en relation directe avec son cursus.
Assurance maladie
Qu’en est-il de la couverture maladie ? Tout dépend de la situation de l’étudiant durant la césure. Il ou elle reste dans son régime actuel en cas d’études ou de volontariat, c’est-à-dire sans activité professionnelle. Une exception : les plus de 24 ans, qui passent au régime général. Un emploi salarié fait basculer dans le régime général, voire le régime agricole.
La césure à l’étranger rend les choses un peu plus complexes. Les droits à la sécurité sociale dépendent du statut durant la période, par exemple salarié expatrié, volontaire international ou étudiant. Et dans ce dernier cas, la couverture maladie n’est pas la même si le voyage ou séjour se déroule au sein de l’Union européenne (avec la carte européenne d’assurance maladie – CEAM) ou dans un autre pays. Il convient donc de se renseigner en amont auprès de sa Caisse primaire d’assurance maladie. Certains pays comme le Royaume-Uni ou la province du Québec pour le Canada ont signé des conventions de sécurité sociale avec la France.
Se faire soigner dans un pays hors de l’UE et n’ayant pas signé une telle convention peut rapidement devenir une galère et un gouffre financier. L’Assurance maladie des parents prend en charge seulement les frais médicaux urgents pour les étudiants de moins de 20 ans dont le séjour n’excède pas six mois. Dans tous les autres cas, mieux vaut d’une part se renseigner sur le régime de sécurité sociale du pays d’accueil, d’autre part souscrire une assurance pour le remboursement des frais médicaux et le rapatriement sanitaire.
Pour en savoir plus sur la césure, n’hésitez pas à télécharger le Guide de la césure étudiants en France et à l’étranger. Il est publié chaque année par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.