Prévention santé : comprendre l’endométriose

Prendre soin de soi lorsque l’on est étudiant, c’est bien entendu mener une vie la plus équilibrée possible, entre alimentation saine, pratique d’activités physiques et sommeil réparateur. C’est aussi faire attention à sa santé grâce à la prévention. Concrètement, des visites régulières chez le dentiste pour la détection d’éventuels problèmes bucco-dentaires (sans attendre la rage de dent !), la consultation d’un psychologue aux premiers signes d’anxiété ou encore des dépistages d’IST – Infections sexuellement transmissibles – font partie des bons réflexes. Pour les jeunes étudiantes, le dépistage du cancer du sein est recommandé en cas de symptômes (douleurs persistante, présence d’une masse) ou d’antécédents familiaux, mais les femmes font face à un autre risque, qui est celui de l’endométriose.

L’endométriose, c’est quoi au juste ?

Souvent ignorée, car perçue comme des règles très douloureuses (la « faute à pas de chance »), l’endométriose touche 1 femme sur 10 dans le monde, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Et il n’est pas question d’âge puisque cette maladie peut concerner toute femme en âge de procréer.
De quoi s’agit-il ? L’endométriose se caractérise par la présence de tissu semblable à l'endomètre, c’est-à-dire de la muqueuse qui tapisse normalement l'intérieur de l'utérus, en dehors de la cavité utérine, principalement sur les organes pelviens comme les ovaires, les trompes de Fallope, la vessie ou les intestins. Ce tissu réagit aux hormones du cycle menstruel, ce qui provoque des inflammations, des douleurs, des saignements internes et parfois la formation de kystes ou de cicatrices.
Or, justement, les douleurs associées aux règles, trop banalisées, sont l’un des principaux symptômes de l’endométriose. Si bien que le diagnostic est souvent tardif, jusqu’à 10 ans après l’apparition de la maladie. Les dysménorrhées, les règles très abondantes, mais aussi des douleurs pelviennes chroniques, des saignements en dehors des règles, des douleurs pendant les rapports sexuels, ou bien encore une fatigue chronique et des troubles digestifs doivent vous alerter.

Une maladie qui affecte la qualité de vie des étudiantes

Souffrir d’endométriose, que l’on ait 20 ou 50 ans, c’est d’abord subir des douleurs intenses, sur lesquelles les médicaments pris habituellement pour soulager des règles douloureuses n’ont parfois aucun effet. Ces douleurs entraînent de la fatigue et de l’épuisement, rendant les tâches quotidiennes difficiles. Les dysménorrhées (douleurs menstruelles extrêmes) sont quant à elles invalidantes, jusqu’à empêcher les jeunes femmes de poursuivre leurs études normalement.
Douleurs, fatigue et troubles digestifs constituent un combo préjudiciable pour les études (absences répétées) et pour la vie sociale. Il peut mener à la fois à l’isolement devant la difficulté à expliquer les symptômes d’une maladie encore méconnue, l’impossibilité de planifier des activités à cause des douleurs imprévisibles, l’anxiété face à ces douleurs qui reviennent sans cesse jusqu’à bousculer l’équilibre émotionnel.

Le diagnostic précoce, vers un accompagnement adapté

Ce n’est souvent pas la préoccupation première des étudiantes, mais à terme, l’endométriose peut également avoir des conséquences sur la fertilité.
Les étudiantes devraient consulter dès qu’elles constatent des symptômes anormaux, concrètement prendre rendez-vous chez un gynécologue ou une sage-femme. Le diagnostic est établi par un examen clinique, une échographie ou un IRM, parfois une laparoscopie pour observer la présence des tissus en dehors de l’utérus. D’autres spécialistes peuvent être amenés à intervenir, par exemple un gastro-entérologue. En cas de lésions ou de kystes, une opération chirurgicale sera recommandée.
Dans tous les cas et si le diagnostic d’endométriose est bien établi, plusieurs approches adaptées à chacune sont mises en place. Les traitements médicamenteux et hormonaux pour soulager les symptômes et ralentir l’évolution de la maladie sont le plus souvent complétés par des thérapies de gestion de la douleur et un soutien psychologique. Des adaptations dans son mode de vie sont recommandées pour « apprivoiser la maladie », avec par exemple une alimentation anti-inflammatoire, riche en fruits, fibres et acides gras, exempte de tout sucre raffiné, ainsi que des activités physiques dites douces (yoga, marche ou natation).
Si vous êtes étudiante et que vous pensez souffrir de cette endométriose qui vous gâche la vie, vous n’êtes pas seule. Les accompagnements existent, parfois pris en charge par votre mutuelle. En parler autour de vous aidera votre entourage à mieux comprendre cette maladie et, qui sait, des jeunes femmes de votre campus à en prendre conscience pour elles-mêmes. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez également consulter le site endofrance.