Les 18 et 19 décembre un air russe plane sur l'Auditorium ONL. Nikolaï Luganski joue Rachmaninov et Prokofiev
Le portrait de Nikolaï Luganski n’est plus à faire : le public de l’Auditorium de Lyon a eu l’occasion de savourer à maintes reprises, en récital comme en concerto, le talent de ce pianiste russe que l’on compare volontiers à son aîné Sviatoslav Richter : même sonorité royale, même aisance technique, même contrôle absolu du son, du phrasé, du tempo dans le désir unique de magnifier le propos musical. Le Deuxième Concerto de Rachmaninov est un juge de paix impitoyable. Il n’est déjà pas donné à n’importe qui de maîtriser sa redoutable difficulté technique et de transmettre sa passion débordante. Mais rares sont ceux qui vont au-delà de la pure démonstration et servent cette musique au lieu de s’en servir. Luganski est de ceux-là.
Le reste du concert nous entraîne dans un univers féerique : celui duConte d’hiver de Shakespeare, pour lequel Joby Talbot (collaborateur de Paul McCartney et de The Divine Comedy) a composé cette «Danse de printemps» présentée en création mondiale ; et celui du ballet Cendrillon de Prokofiev, dont Leonard Slatkin a sélectionné pour l’occasion les plus belles pages.