Les étudiants, et les jeunes de manière générale, se questionnent. Les plus alarmistes se demandent même dans quel monde ils vivront demain. Lorsque les images de catastrophe et ces perspectives peu réjouissantes font naître un sentiment de détresse, l’anxiété écologique, dite aussi éco-anxiété, s’installe. La SMERRA revient sur ce phénomène et la façon de l’appréhender.

L’éco-anxiété, c’est quoi au juste ?

Si vous ressentez de la colère, un sentiment d’impuissance ou même de la culpabilité lorsque vous pensez à la dégradation environnementale globale, vous êtes loin, d’être seul! En 2021, selon une étude internationale menée auprès de 10 000 jeunes de 16 à 25 ans, 70% des répondants (58% en France) se disaient « très inquiets » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique. Cela ne suffit toutefois pas à caractériser l’éco-anxiété, qui s’accompagne de manifestations émotionnelles et mentales, telles qu’un stress persistant, des troubles du sommeil, jusqu’à parfois aboutir à une véritable dépression.
Il n’empêche qu’elle peut altérer la qualité de vie. Des manifestations cognitives comme les ruminations, les difficultés de concentration ou une vision pessimiste de l’avenir, des manifestations physiques comme des troubles du sommeil, une tension musculaire ou des maux de tête dus aux stress, une fatigue chronique sont de nature à perturber votre quotidien d’étudiant. Il n’est pas rare, non plus, que l’entourage renvoie un sentiment d’incompréhension et provoque un repli sur soi.
Alors que faire ?

Préserver sa santé mentale, ne pas s’isoler

Votre éco anxiété ne doit pas vous « bouffer la vie » avec différents symptômes évoqués ci-dessus, et la préservation de votre santé mentale est donc votre priorité. Des associations et des professionnels sont là pour vous aider, vous informer et au besoin vous aiguiller, voire agir dans l’urgence. Parmi les sites ressources, Psychom – Santé mentale info constitue une mine d’informations. Cet organisme public vous accompagne dans une meilleure compréhension de votre santé mentale, ce qui peut vous aider à prendre du recul. Vous pouvez aussi faire appel à des secouristes en santé mentale, voire entrer dans l’action et vous former aux PSSM (Premiers secours en santé mentale).
Il est essentiel, en effet, de ne pas s’isoler et de ne pas rester seul face à une anxiété que les jeunes sont très nombreux à ressentir. En dehors du cercle d’amis, il est souvent possible de rencontrer sur le campus, via des groupes de discussion ou en se renseignant, des personnes avec qui échanger. Il est également envisageable de créer un groupe pour aborder les questions écologiques et partager ses préoccupations.
À l’inverse, rester isolé chez soi ou dans sa bulle peut favoriser les ruminations et accentuer l’anxiété.
À Le partage et l’expression de vos émotions, dans des discussions (bienveillantes), sur un forum, sur une feuille de papier, où vous voulez, vous aide à vous sentir mieux, et ce n’est pas seulement valable pour l’éco anxiété !
Vous pouvez encore vous préserver. Sans faire l’autruche, limiter l’exposition aux informations anxiogènes et bien choisir ses sources sur les réseaux ou ailleurs est une ligne à tenir. Préférez vous reconnecter à la nature, vous balader en forêt ou observer des paysages. Et cultiver l’espoir en vous laissant inspirer par les progrès scientifiques, les succès environnementaux, les innovations durables, etc. Il existe de multiples podcasts et autres chaînes YouTube sur ces sujets.
Prendre soin de sa santé mentale, c’est encore adopter des techniques qui ont fait leurs preuves contre l’anxiété, de type méditation, yoga ou sophrologie. Et c’est enfin de ne pas hésiter à consulter un professionnel si vous en ressentez le besoin, psychologue ou psychothérapeute, voire appeler une ligne d’écoute en cas d’urgence.

Agir pour ne pas subir : s’engager pour la planète

Sans aller jusqu’à la considérer comme une chance, l’éco-anxiété peut se transformer en moteur de votre engagement. En effet, l’action est le meilleur remède à l’anxiété : rediriger votre énergie vers des réponses concrètes, réduire l’écart entre les menaces environnementales et votre sentiment d’impuissance, éviter l’isolement grâce aux projets collectifs, s’inscrire dans une dynamique positive.
En matière de lutte pour l’environnement, chacun peut apporter sa pierre à l’édifice, ne serait-ce que par ses gestes individuels (réduire ses déchets, adopter les mobilités douces, réduire sa consommation d’énergie…). Selon votre ville et le temps dont vous disposez, il existe aussi de multiples associations dans lesquelles militer, les groupes locaux d’organisations nationales (Greenpeace et tant d’autres). L’action peut aussi passer par la participation à des projets communautaires de type jardins partagés, chantiers participatifs, apéros-climat, etc. Il y a 1001 façons, ne serait-ce qu’en signant de pétitions et en les partageant, de s’engager, chacun à son niveau. Quelle que soit celle(s) que vous choisirez, vous aurez enfin le sentiment d’avoir un impact concret.
Au-delà, vous constaterez qu’agir, individuellement et/ou collectivement, va réduire la dissonance cognitive en alignant vos valeurs sur vos comportements et en réduisant le stress qui en découle. Pas d’illusions, l’anxiété écologique ne disparait pas, elle se transforme et vous transforme .

[1] American Psychological Association (APA). (2017). Mental Health and Our Changing Climate: Impacts, Implications, and Guidance.